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La coparentalité dans un contexte de violence

Note préliminaire : Les problématiques ici-bas concernent les hommes envers les femmes et les femmes envers les hommes également. Toutes les combinaisons existent, hommes envers hommes, femmes envers femmes.

Le présent billet de blogue nous amène à réfléchir sur la coparentalité dans un contexte de violence conjugale ou plutôt de violence post-séparation.

En droit de la protection de la jeunesse, la DPJ peut exiger un travail de coparentalité entre les deux parents afin de ne plus exposer les enfants à un conflit post-séparation, qui peut constituer un mauvais traitement psychologique au sens de la Loi sur la protection de la jeunesse et sa jurisprudence. Il apparaît évident que la saine coparentalité est un élément essentiel au développement des enfants dont les parents se sont séparés.

Cependant, il arrive qu’un parent ait dans le passé été victime d’abus physique, sexuel et psychologique de la part de l’autre parent. La victime peut être dans l’impossibilité de se rendre disponible à faire de la coparentalité pour des raisons de santé mentale (exemple : dépression, anxiété, choc post-traumatique) et pour des raisons de préservation de sa santé mentale. Les victimes sont souvent au stade de la reconstruction de soi lors de la séparation.

En protection de la jeunesse, la DPJ peut se montrer insensible à ces particularités. Un grand nombre de parents consultent leurs avocats à ce sujet. Ceux-ci déplorent que la DPJ protège leur agresseur et leur impose des exigences inatteignables en matière de coparentalité. D’un autre côté, la DPJ explique uniquement exiger une communication de base, de transmission d’informations et de prise de décisions communes entre les parents.

La DPJ demande aux deux parents de s’abstenir de se dénigrer l’un l’autre devant les enfants, ainsi que de cultiver une image positive de l’autre parent en tout temps devant les enfants, afin de ne jamais teinter la relation parent-enfant avec les couleurs sombres de la relation conjugale et de la relation post-séparation. Dans tous les cas, il faut viser le bien-être des enfants. Il faut les préserver de vivre des malaises. Il faut les préserver de tout conflit parental et de tout conflit de loyauté. Cependant, il ne faut jamais se montrer insensible aux victimes de violence conjugale et de violence post-séparation.

Le plus haut degré d’empathie et d’humanité est attendu de la part des intervenants de la DPJ.

Auteur : Maître Vivan Nguyen, avocate en protection de la jeunesse et droit familial desservant les districts judiciaires de Montréal, Laval et Longueuil

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