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La pratique à volume sous l’aide juridique

Note préalable : Je vous jase de mon expérience professionnelle. Notez que mon vécu professionnel ne correspond pas nécessairement à la réalité des autres avocats membres du Barreau du Québec.

En 2020, j’ai été employée dans un cabinet d’avocats en droit de la famille et de la jeunesse qui acceptait les mandats d’aide juridique. J’avais au-delà d’une centaine de dossiers actifs à la fois et plus particulièrement en droit familial à la Cour supérieure, chambre de la famille.

En 2021, j’ai changé d’emploi pour devenir employée dans un cabinet d’avocats en droit de la famille et de la jeunesse qui n’acceptait pas les mandats juridiques. Les services juridiques étaient tarifés à l’heure. J’avais environ 25 dossiers actifs à la fois, et plus particulièrement en droit de la protection de la jeunesse à la Cour du Québec, chambre de la jeunesse.

En 2021, j’ai aussi fait un court passage de deux semaines dans un réputé cabinet de pratique privée dans lequel les avocats avaient environ une dizaine de dossiers actifs à la fois, tarifés à l’heure. Je suis ensuite retournée à mon ancien emploi, opérant environ 25 dossiers actifs à la fois.

En 2022, j’ai constitué mon propre cabinet d’avocat de pratique privée avec les services juridiques tarifés à l’heure. Je pilote une dizaine de dossiers actifs à la fois. Ces dossiers m’occupent à temps plein, allant jusqu’à 70 heures par semaine par moment. J’ai des semaines de 40 heures, et d’autres de 70 heures. Le tout dépend des urgences et des délais légaux. 

Après avoir essayé plusieurs formats de pratique, dont la pratique à volume sous mandats d’aide juridique, je dois conclure que je suis à mon meilleur lorsque je pilote une dizaine de dossiers actifs à la fois. Je dois avouer que, lorsque je pilotais plus d’une centaine de dossiers à la fois, je n’étais pas aussi disponible pour mes clients, faute de temps. Le travail effectué était plus expéditif, un dossier à la suite de l’autre. Je pouvais procéder dans 6 à 12 dossiers différents en une seule journée à la Cour, dans la salle des urgences familiales.  J’allais à la Cour presque tous les jours. À l’inverse, aujourd’hui, je pilote un dossier par journée à la Cour. Je vais à la Cour en moyenne six fois par mois. Je suis plus disponible. Je suis plus empathique. J’ai plus de temps pour monter une preuve complète et mettre en place une stratégie élaborée dans le dossier judiciaire. Mes clients sont plus gâtés. Certains s’en aperçoivent, d’autres non. Néanmoins, moi, je le sais, que je suis à mon meilleur dans mon modèle de pratique actuel. C’est pourquoi je l’ai adopté!

J’ai eu beaucoup de plaisir et de défis lorsque j’avais une pratique à volume. J’en garde de bons souvenirs.

Auteur : Maître Vivan Nguyen, avocate en protection de la jeunesse et droit familial desservant les districts judiciaires de Montréal, Laval et Longueuil

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